CIRID - Quelles actions envisagez-vous pour que Genève apporte sa part de contribution dans la promotion de la paix et du développement en faveur de l'Afrique surtout dans les zones encore en crise (Maghreb, Grands Lacs, Corne de l'Afrique)?

 

Je suis très attachée à la paix dans le monde. Genève est un des piliers internationaux de la préservation de cette paix. C’est une ville Internationale, une ville de solidarité, une ville de diplomatie. Genève bénéficie beaucoup de cette image et Genève apporte beaucoup au monde du fait de cette même image. Les actions de diplomatie et de solidarité vers l’Afrique démontrent que Genève est attachée à ce rôle. C’est pourquoi je pense que c’est une identité que Genève doit absolument préserver et consolider. D’un point de vue parfaitement pratique, je milite pour que l’action de solidarité de Genève s’oriente de plus en plus vers toutes les associations et notamment les « petites » associations qui sont actives sur le terrain en Afrique. Evidemment les grandes ONG installées à Genève sont utiles mais il faut donner aussi plus de place aux ONG de taille modeste et humaine qui travaillent au plus près des populations nécessiteuses. Avec de bons mécanismes de suivi mis en place, Genève va pouvoir bénéficier de leur réactivité et de leur maitrise locale du terrain. Des domaines comme la santé, l’éducation, l’agriculture et  le microcrédit sont concernés par ma proposition. 

 

Quelle place la diaspora africaine, ensemble avec la société civile genevoise et internationale peut-elle avoir dans ce dessein? 

 

Evidemment, je connais assez bien la diaspora africaine, puisque j’en fais moi même partie depuis de longues décennies. Je suis fier de cette double culture que la diaspora africain apporte et qui profite aussi bien à la Suisse qu’aux pays africains d’origine. C'est pourquoi j’invite la diaspora africaine à faire 2 choses : d’abord la diaspora doit s’impliquer au niveau local, ici à Genève. Il y a beaucoup à faire dans le logement, la santé, l’intégration. La diaspora africaine doit s’intéresser à la vie de la cité afin d’aider Genève et de mieux communiquer sur ses atouts. Ensuite j’invite la diaspora à engager des actions de solidarité et de coopération avec l’Afrique.  J’ai moi même créé à Genève une ONG qui travaille au Cameroun, l’ASMED (Association Solidarité Mère Enfant Pour le Développement) au service de la petite enfance, notamment l’éducation des jeunes filles dans ce pays. De telles actions venant de la diaspora et soutenus par la société civile et les partenaires genevois ont un impact inestimable dans le quotidien des personnes vulnérables. C’est aussi cela Genève.

 

Au-delà, que peut être et que doit être le rôle de la Confédération helvétique dans ce contexte et comment comptez-vous y contribuer ?

 

Genève est un canton pas comme les autres, du fait de son ouverture et de son expérience internationale. Genève doit assumer son rôle et demander à Berne de s’impliquer encore plus dans la coopération pour le développement. Genève doit soutenir Berne, lui proposer des idées originales et rester à l’avant-garde des actions de solidarité et de diplomatie de la Suisse dans le monde. C’est aussi comme cela que La Genève Internationale restera un label apprécié et respecté.